Dressage ou Education?

Publié le par La Comédie Equestre

                          Dresser un cheval consiste à obtenir son obéissance afin de rendre son utilisation facile et accessible au plus grand nombre. Il s'agit de soumettre le cheval à la volonté de l'homme et de supprimer chez lui toute volonté personnelle et toute résistance. En même temps, le cheval doit supprimer toutes ses pensées personnelles, intérioriser ses émotions et inhiber sa personnalité tout en jugulant son caractère. On obtient ainsi une monture agréable, "gentille" et de bonne volonté, qui se plie sans broncher à toutes les demandes ou presque. un cheval qui pense le moins possible et surtout qui se laisse faire et conduire docilement pour le plus grand plaisir de son cavalier. Mais si le cheval manifeste un peu de ses opinions personnelles, soit en résistant ou en refusant un ordre, immédiatement il devient la cible du courroux de son cavalier et l'objet de toutes les recherches en matières de moyens de coërcition pour le faire céder.

                           Cependant, si le dressage a l'avantage de formater le cheval pour faciliter son utilisation; il a aussi l'inconvénient de faire progressivement disparaître l'individu qu'est aussi le cheval, même si l'on a choisi d'occulter cet aspect de son être, par commodité ou par confort. En effet, il est plus facile d'imposer l'obéissance sans tenir compte de ce que pense l'animal. Pourtant, en étouffant touts les facultés individuelles et donc désormais ignorées du cheval, on le réduit à l'état d'objet rendu inerte et impersonnel, et l'on finit par accepter l'idée que le cheval est plutôt bête, quoique dité d'une bonne mémoire.

                           Eduquer un cheval correspond à une démarche différente qui sous-entend que l'on s'adresse à un être vivant sensible et pensant, et infiniment respectable en tant qu'individu doté de capacités intellectuelles, d'émotions, de sentiments, d'une personnalité et d'un caractère qui lui sont propres. Il ne s'git donc plus de soumettre mais d'enseigner des règles de vie et des savoirs que le cheval va ensuite pouvoir utiliser de manière autonome. Cela ne signifie pas l'abandon de toutes pratiques équestre, mais plutôt une autre manière de les exercer, non plus en dominant le cheval, mais en coopérant avec lui.

                          Enseigner des savoirs à un cheval consiste à développer ses capacités intellectuelles c'est-à-dire sa pensée, son observation, ses capacités d'analyse, mais aussi sa concentration. Elle nécessite d'obtenir l'écoute et le regard du cheval, et prend en compte la gestion de ses émotions et de ses sentiments. Le cheval apprend à repondre aux demandes volontairement et en autonomie. On ne lui fait plus faire les exercices, mais on lui demande de les faire et c'est lui qui les exécute, bien mieux que lorsqu'il est passif et soumis. Evidemment, tout les moyens de coêrcition sont bannis et remplacés par la valorisation des actions du cheval qui prend alors plaisir au travail.

                         Mais enseigner, éduquer, cela sous-entend aussi l'établissement d'une communcation, puis d'une relation affective entre l'humain et le cheval. Ce dernier n'est plus un objet impersonnel et il s'attache à "son" humain comme un chien à son "maître" et il manifeste alors son plaisir lors des retrouvailles quotidiennes ou lors du travail qui devient un moment de complicité privilégié. On ne monte plus "à cheval" mais on pratique une activité "avec" lui, pour un réel bonheur partagé.




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